Scénariste, un raconteur d'histoires

Un scénariste est un raconteur d’histoires. Les mots ne sont pas ses seuls outils, loin s’en faut.  Principalement lié au cinéma, le métier de scénariste n’est pas qu’un métier littéraire. 

Quand un auteur littéraire choisira de beaux mots, le scénariste écrira des actions, créera des situations, des images ou des dialogues pour faire passer le message. 

Le scénariste structure le récit pour le rendre palpitant, émouvant, drôle etc.

Pour cela il doit acquérir une boîte à outils structurels et se révéler très créatif. Exprimer par l’image plutôt que par les mots, c’est son défi. Il doit tendre le récit, y apporter du suspens ou du mystère, de la romance ou de la comédie. Le scénariste est un écrivain qui doit oublier l’esthétisme des mots pour leur préférer la dynamique du récit.

L’écriture d’un scénario se fait en plusieurs étapes. Il y a d’abord le concept, dit pitch concept, qui doit révéler l’idée, le thème, le genre du film. Il doit montrer les prémisses de la dynamique du récit et prouver la profondeur de ses protagonistes. Le pitch concept est l’expression d’un potentiel.

La seconde étape de l’écriture d’un scénario est structurelle. Elle définit clairement les trois actes du film, leur ressort et leurs charnières. La caractérisation des personnages doit être faite en profondeur, pour définir les objectifs de chacun et les obstacles qu’ils devront traverser pour atteindre leur objectif. Dans cette étape, chaque ligne narrative est développée de façon indépendante, de façon à prouver la cohérence de chacune. L’interférence des lignes narratives doit être démontrée précisément dans une ligne narrative globale.

La troisième étape consiste à rédiger un séquencier. C’est un récit, séquence après séquence, du film. Y sont exprimés avec précision les outils dramaturgiques choisis. Cette étape consiste à raconter ce qui va se passer dans l’histoire. Après cette étape, le scénariste ne peut plus se perdre dans son récit.

La quatrième étape consiste à l’écriture de la continuité dialoguée. Après avoir raconté ce qui se passe dans l’histoire, on raconte comment cela va se passer, scène par scène. Les dialogues sont les seuls, mais essentiels éléments littéraires d’un scénario. Ils sont écrits à la fin de cette étape, de façon à ce que soit l’action qui engendre le dialogue et pas l’inverse, cinéma oblige.

Scénariste, c’est raconter une histoire. Faire rêver. Créer des personnages en chair et en os.

Le scénario n’est pas un produit fini. C’est un objet transitionnel. Il n’existe pas en tant qu’œuvre, il disparaît dans l’œuvre finale qu’est le film. Il faut se voir comme des techniciens, des magiciens, qui montent les rouages, tirent les marionnettes qui feront l’histoire du film.

On peut être scénariste de films, long-métrages, court-métrages, de films unitaires télé, de séries… mais aussi de pièces radiophoniques, de bd, jeux vidéos.

C’est aussi un métier qui permet de découvrir plein de choses, de milieux, de faits historiques… Etre curieux est une qualité essentielle, car l’histoire qu’on va raconter peut se dérouler à une époque ou dans un milieu inconnus. Alors, la phase de recherche est importante, et va permettre de découvrir plein de choses passionnantes.

• Script-doctor
• Conseiller cinématographique
• Directeur littéraire au sein d’une maison de production
• Scénariste BD
• Ecrivain.  Scénariste, Journaliste, Critique,  Showrunner (à savoir: créateur d’une série qui devient un peu le chef d’orchestre de tous les aspects de la série).  Spécialiste dans l’adaptation.

Il faut savoir qu’un scénariste travaille comme freelance pour différents employeurs – généralement des sociétés de production. Il faut être conscient de ce que cela veut dire, de «l’instabilité» du métier, et être prêt à affronter des périodes de rush et des périodes sans travail.

D’excellentes écoles de cinéma existent en Europe. Malheureusement, la place accordée à l’apprentissage de l’écriture du scénario est ténue. Même si cette mentalité est en train de changer. La politique de « l’auteur-réalisateur » a été légèrement mis à mal, et avec le succès des séries américaines, l’Europe commence à comprendre l’importance des scénaristes et des « show-runners ».

 A l’inverse, aux Etats-Unis, le métier de scénariste est crucial, la bonne histoire permet la bonne exploitation d’un film.

• Imaginatif, créatif, curieux, observateur.
• Aimer raconter des histoires.
• Des qualités relationnelles sont très utiles pour se constituer un réseau, nécessaire à la reconnaissance professionnelle.
• Rigoureux, le scénariste doit aussi trouver sa méthode de travail et savoir vendre son projet. Enfin, la persévérance, la discipline personnelle, la modestie et la souplesse aident à accepter les refus ou les modifications de son texte.

Article écrit par Sylvie Lehmann, Belgique, et

Louise Dubois, France